Le Procès de Frigo à Albertville dans l'anonymat

Publié le par Julien HOLTZ


Vous vous souvenez de cette histoire ? ... La femme de Dario Grigo, coureur de la Fassa Bortolo, se faisait pincer avec une série de produits impressionnante lors de son retour de l'Italie vers la France ... Les époux Frigo passent à la barre en ce moment au Tribunal d'Albertville. C'est le site Cyclismag.com qui a attiré mon attention sur l'info relatée par le site du Dauphiné Libéré (source) :

Voici l'article :

"

Autant l'interpellation de son épouse, Susanna, par les Douanes, le 11 juillet 2005, au péage de Sainte-Hélène sur Isère, en plein Tour de France, avait suscité de l'agitation autour de Dario Frigo, autant le passage du couple devant la justice, hier, a laissé indifférent.

A quatre jours du départ de la Grande Boucle, un tribunal vide accueillait l'ancien leader de la Fassa Bortolo. A la différence des Rumsas, le couple ne nie pas l'évidence, même si à l'origine la "confession" a mis 5 mois à arriver. Madame amenait des médicaments (pour soigner la dépression de son mari), mais aussi dix seringues dans un thermos, de l'EPO et des hormones de croissance, à son champion de mari (une trentaine de victoires au palmarès dont Paris-Nice, le Tour de Romandie,... dans l'ensemble en étant dopé), à l'arrivée de l'étape à Courchevel. Qui ce jour-là reculait de la 22e à la 52e place au classement général !
«On me disait que "je savais quoi faire"»

Déjà souillé par l'opération dite du "Blitz de San Remo" pour la possession de quatre patchs de testostérone sur le Giro 2001 (mais pas condamné), Frigo faisait à nouveau scandale. Victime du système. « Les directeurs sportifs de la Fassa Bortolo, Ferretti et Cienghalta, comme les médecins de l'équipe, ne m'ont pas laissé le choix. Leurs remarques sur mes absences de résultat depuis 2003, pour un coureur gagnant 480 000 € par an, étaient une humiliation. On me disait que "je savais quoi faire" », résume l'ex-coureur, qui a imposé à son épouse un aller-retour Voreppe-Grenoble dans la journée pour aller chercher des produits, fourni pat un médecin de l'équipe... en 2003. Présenté comme le "mouton noir" par ses dirigeants, lui dénonce plutôt un dopage organisé au sein de l'équipe. « Tout le monde touchait à l'EPO. D'autres ont triché et gagné plus que moi. Comment pourrait-on faire 30 000 km par an sans être dopé ? Aujourd'hui, je me repents, j'ai fait ce que le système m'imposait. En France, aujourd'hui, les coureurs sont respectés par leur équipe. Les Français sont plus sérieux dans les contrôles, mais regardez les résultats. Ailleurs en Espagne, en Italie, c'est différent ». Mais les repentis sont toujours des anciens coureurs...

« Tant qu'on n'est pas pris, on couvre les autres », raille le vice-procureur Gilbert Lafaye

Plutôt que de faire « le procès de tout le dopage », convaincu que « pour l'argent, les coureurs sont considérés comme des cobayes de laboratoire », le président Serge Ravier voulait savoir pourquoi Frigo n'a pas eu la force de dire non. « Avec la pression de son employeur et sa dépression, il n'était plus en l'état de résister, c'était une contrainte morale », plaide son avocat, Me Brossollet, persuadé que Mme Frigo a été "balancée" par un responsable de Fassa Bortolo... pour se débarrasser de Dario. « Le vélo, c'est sa vie », renchérit sa femme. Frigo, licencié en 2005, se sent libre, attendant la décision de justice pour commencer une nouvelle vie. « Nous n'avons jamais balancé l'argent et vivons sur de bons placements », poursuit Susanna. Mais l'amende douanière réclamée est quand même de 21 000 € (partie civile, la Fédération française a demandé 1 € de dommages et intérêts).
« Vous aviez le choix de laisser tomber, de ne rien prendre, vous avez fait celui de vous doper pour gagner une étape. Votre propre comportement a été dicté par votre propre conscience », souligne le Ministère Public, regrettant les effets de mauvais exemple pour la santé publique, requérant un an d'emprisonnement avec sursis et une amende pénale de 15 000 € pour tous les deux. Alors mouton noir ou bouc émissaire ? Victime ou coupable? Le jugement a été mis en délibéré au 15 septembre.

"

Publié dans Dopage

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article