Tomber à vélo ...
Il est 18h30, le peloton est à 32 km/h, il a nettement ralenti par rapport au tour précédent ...
Et soudain un enchevêtrement de féraille, de jambes et de roues !
C'est dingue comme une chute à vélo peut arriver vite ! Et elle arrive toujours au moment où l'on se déconcentre, où le peloton roule moins vite, alors ça devient plus nerveux. Ceux qui faisaient l'élastique derrière pour boucher les trous générés par les accélérations remontent le peloton en conservant l'élan qu'ils viennent d'emmagaziner pour revenir dans les roues. Ceux qui sont devant soufflent. Un mélange détonnant se fait entre deux situations, deux trajectoires, deux volontés. Et comme une explosion chimique, les deux solutions précipitent ... la chute !
Je ne sais pas comment ça m'est arrivé, je ne m'attendais pas à ce qu'une chute comme celle-là m'arrive car j'étais très concentré. J'ai toujours été très concentré en peloton. Alors que souvent nous roulons deux par deux dans le peloton, ça me vaut d'ailleurs de devoir rouler sans camarade à mes côtés. Mais j'ai tellement besoin de sentir que je peux éviter un obstacle de manière latérale que je préfère quand je n'ai personne à mes côtés. Je roule souvent décalé de vingt cm par rapport à la roue qui me précède pour pouvoir voir loin.
Aujourd'hui, j'y ai pensé ... à la chute. En me disant : "tiens c'est bizarre que ça ne me soit encore jamais arrivé !" J'étais absorbé par cette pensée alors que nous roulions à 49 km/h en file indienne, l'élastique prêt à craquer à chaque maillon de la chaine !
Après une bonne heure à bloc avec des habitués et des amateurs de haut niveau, je suis placé dans les vingt premiers. Cette saison je n'ai pas les moyens d'être plus haut pour passer les relais. Je manque de forme. Nous passons devant les tribunes, un de amis, un black surpuissant étire le peloton en accélérant à 43 puis se relève au niveau du moulin. Nous arrivons dans la zone de relance, personne n'accélère, nous allons monter le faux plat tranquillement. L'avant du peloton s'étoffe, il occupe presque la largeur de la voie.
Nous arrivons presque au sommet de ce faux plat de 850 mètres. Le cycliste qui me précède touche la roue de celui qui est devant lui. Il tombe. Nous sommes à 30 cm les uns des autres. Malgré un coup de frein, je n'arrive pas à l'éviter et me retrouve, sans comprendre comment ni pourquoi, au sol. En tombant, j'arrive à me dire deux choses : 1) "oups je vais me faire mal", 2) "aie, c'est vrai que je ne suis pas au fond du peloton ! y'a du monde derrière !". Je touche le sol très brutalement. Mais j'ai la chance de tomber sur le flanc gauche avec comme amortisseur mon fessier et mes isquiaux jambiers gauches. Je frotte l'avant bras et le haut de la cuisse. J'écrase la quasi totalité du dessous de ma cuisse et contracte par reflexe ces muscles.
En même temps je reçois le cycliste qui me suivait sur le dos. Oufffff c'est lourd ! Heureusement c'est pas un choc mais plus un effet de bascule. Je ne sais d'ailleurs pas si il m'est passé par dessus ou si ça l'a arrêté. Autour c'est le foutoir, les coureurs freinent, évitent, touchent. L'arrière du peloton crie et signale la chute. Ils passent tranquillement. Pour la majorité, ils ne se soucient pas de ce qui arrive, c'est le lot commun. Et quelques compagnons de route s'arrêtent : José Vallée du CSM Puteaux, Bertand Lavelot et Alain du club de Rueil.
J'essaie de me relèver, c'est dur, et reste un peu abasourdi par ce qui vient de se passer. Je me dis : "ça y est, ça m'est arrivé à moi !". Puis je regarde le vélo, je fais tourner la roue avant, elle n'est pas voilée, c'est une chance ! Je regarde la guidoline, elle a pris cher ! Les cocottes de freins, rien. Ouf ! La selle, une légère usure sur l'arrière gauche. Je regarde autour de moi. Rien de cassé pour les autres. Enfin non ! L'un des deux autres qui sont allés au sol à cassé son casque ! D'où l'importance du casque à vélo, en peloton, à longchamp !
J'essaie de bouger mes membres. Les bras, les épaules (rien au clavicules), les poignets ça va. Je bouge de la bassin, le dos : tout va bien. En revanche je tente de lever la jambe gauche à l'équerre en gardant le genou plié. Très très dur. La contusion est là et a déjà durci les muscles comme une carapace ! Je peux poserla jambe pare terre et mes compagnons d'infortune me demandent de monter sur le trottoir où s'entrairent les joggers pour me protéger des cyclistes qui continuent à passer.
Bertrand Lavelot qui s'était joint à notre peloton et l'avait animé de main de maître a la gentillesse de s'arrêter et de me réconforter. Il me conseille pour mes soins et mon rétablissement : Prendre du Hamamelis virginiana et du Solvarom en teinture mère me dit-il. Il me recommande ensuite de ne rien manger ce soir pour que le corps se concentre sur l'élimination des toxines. J'y ajouterai ma touche personnelle : une heure de glace (des glaçons dans une vessie à glac e) pour accélérer la cicatrisation.
Je repars en craignant de ne pouvoir appuyer sur les pédales et donc remonter la côte de Saint Cloud mais ça passe, sans me mettre en danseuse, à la Ullrich mais ça passe !
Jour de chance car la chute semble pour le moment bénigne mais sacré avertissement tout de même. A bon entendeur ...
Et soudain un enchevêtrement de féraille, de jambes et de roues !
C'est dingue comme une chute à vélo peut arriver vite ! Et elle arrive toujours au moment où l'on se déconcentre, où le peloton roule moins vite, alors ça devient plus nerveux. Ceux qui faisaient l'élastique derrière pour boucher les trous générés par les accélérations remontent le peloton en conservant l'élan qu'ils viennent d'emmagaziner pour revenir dans les roues. Ceux qui sont devant soufflent. Un mélange détonnant se fait entre deux situations, deux trajectoires, deux volontés. Et comme une explosion chimique, les deux solutions précipitent ... la chute !
Je ne sais pas comment ça m'est arrivé, je ne m'attendais pas à ce qu'une chute comme celle-là m'arrive car j'étais très concentré. J'ai toujours été très concentré en peloton. Alors que souvent nous roulons deux par deux dans le peloton, ça me vaut d'ailleurs de devoir rouler sans camarade à mes côtés. Mais j'ai tellement besoin de sentir que je peux éviter un obstacle de manière latérale que je préfère quand je n'ai personne à mes côtés. Je roule souvent décalé de vingt cm par rapport à la roue qui me précède pour pouvoir voir loin.
Aujourd'hui, j'y ai pensé ... à la chute. En me disant : "tiens c'est bizarre que ça ne me soit encore jamais arrivé !" J'étais absorbé par cette pensée alors que nous roulions à 49 km/h en file indienne, l'élastique prêt à craquer à chaque maillon de la chaine !
Après une bonne heure à bloc avec des habitués et des amateurs de haut niveau, je suis placé dans les vingt premiers. Cette saison je n'ai pas les moyens d'être plus haut pour passer les relais. Je manque de forme. Nous passons devant les tribunes, un de amis, un black surpuissant étire le peloton en accélérant à 43 puis se relève au niveau du moulin. Nous arrivons dans la zone de relance, personne n'accélère, nous allons monter le faux plat tranquillement. L'avant du peloton s'étoffe, il occupe presque la largeur de la voie.
Nous arrivons presque au sommet de ce faux plat de 850 mètres. Le cycliste qui me précède touche la roue de celui qui est devant lui. Il tombe. Nous sommes à 30 cm les uns des autres. Malgré un coup de frein, je n'arrive pas à l'éviter et me retrouve, sans comprendre comment ni pourquoi, au sol. En tombant, j'arrive à me dire deux choses : 1) "oups je vais me faire mal", 2) "aie, c'est vrai que je ne suis pas au fond du peloton ! y'a du monde derrière !". Je touche le sol très brutalement. Mais j'ai la chance de tomber sur le flanc gauche avec comme amortisseur mon fessier et mes isquiaux jambiers gauches. Je frotte l'avant bras et le haut de la cuisse. J'écrase la quasi totalité du dessous de ma cuisse et contracte par reflexe ces muscles.
En même temps je reçois le cycliste qui me suivait sur le dos. Oufffff c'est lourd ! Heureusement c'est pas un choc mais plus un effet de bascule. Je ne sais d'ailleurs pas si il m'est passé par dessus ou si ça l'a arrêté. Autour c'est le foutoir, les coureurs freinent, évitent, touchent. L'arrière du peloton crie et signale la chute. Ils passent tranquillement. Pour la majorité, ils ne se soucient pas de ce qui arrive, c'est le lot commun. Et quelques compagnons de route s'arrêtent : José Vallée du CSM Puteaux, Bertand Lavelot et Alain du club de Rueil.
J'essaie de me relèver, c'est dur, et reste un peu abasourdi par ce qui vient de se passer. Je me dis : "ça y est, ça m'est arrivé à moi !". Puis je regarde le vélo, je fais tourner la roue avant, elle n'est pas voilée, c'est une chance ! Je regarde la guidoline, elle a pris cher ! Les cocottes de freins, rien. Ouf ! La selle, une légère usure sur l'arrière gauche. Je regarde autour de moi. Rien de cassé pour les autres. Enfin non ! L'un des deux autres qui sont allés au sol à cassé son casque ! D'où l'importance du casque à vélo, en peloton, à longchamp !
J'essaie de bouger mes membres. Les bras, les épaules (rien au clavicules), les poignets ça va. Je bouge de la bassin, le dos : tout va bien. En revanche je tente de lever la jambe gauche à l'équerre en gardant le genou plié. Très très dur. La contusion est là et a déjà durci les muscles comme une carapace ! Je peux poserla jambe pare terre et mes compagnons d'infortune me demandent de monter sur le trottoir où s'entrairent les joggers pour me protéger des cyclistes qui continuent à passer.
Bertrand Lavelot qui s'était joint à notre peloton et l'avait animé de main de maître a la gentillesse de s'arrêter et de me réconforter. Il me conseille pour mes soins et mon rétablissement : Prendre du Hamamelis virginiana et du Solvarom en teinture mère me dit-il. Il me recommande ensuite de ne rien manger ce soir pour que le corps se concentre sur l'élimination des toxines. J'y ajouterai ma touche personnelle : une heure de glace (des glaçons dans une vessie à glac e) pour accélérer la cicatrisation.
Je repars en craignant de ne pouvoir appuyer sur les pédales et donc remonter la côte de Saint Cloud mais ça passe, sans me mettre en danseuse, à la Ullrich mais ça passe !
Jour de chance car la chute semble pour le moment bénigne mais sacré avertissement tout de même. A bon entendeur ...